F.L.E.Comment travailler une langue "étrangère" par le conte ?
|
Ecouter l’émission de radio de 2008 sur un atelier de 50 heures à Toulouse avec des étudiants en apprentissage du français :
Ancien maître de conférences d’anglais à l’Université François Rabelais de Tours, P. Sizaire développe au fil des ans, par le biais d’ateliers de création littéraire et de conte, une méthode d’accompagnement à l’enseignement des langues dites "étrangères".
Il travaille avec l’Université de Rennes II, le Centre Culturel Français du Montenegro, l’Université de Bamberg (Allemagne), l’Alliance Française, le Centre Culturel de Cluj (Roumanie) et de nombreuses associations en France et à l’étranger (Mexique, Mongolie, Pologne ...).
L’idée motrice de l’atelier sera d’aider les stagiaires à prendre la parole et à trouver leur parole, à se donner le droit et le pouvoir de raconter / de se raconter – soit en élaborant leurs propres histoires ; soit en se laissant traverser par la vie contenue dans des contes déjà écrits mais ouverts à réinterprétation.
Toute parole n’est que traduction imparfaite (d’idées, de sentiments, de sensations). Une langue dès lors n’est jamais tout à fait « la nôtre ». On partira donc du principe que « parler, ce n’est pas essayer de réussir, c’est réussir à essayer. » On composera avec les ressources langagières que l’on a à notre disposition et l’on apprendra à développer les registres de langue non-verbaux. On tentera sur le chemin du conte d’aller vers une parole naturelle comme la marche. Conter, c’est trouver le mot qui résonne en nous de la manière la plus juste, la plus simple pour dire ce que nous percevons, et tenter de le faire résonner en l’autre.
On insistera sur la notion de « jeu » (théâtral + jeu de l’imagination, jeu avec les mots ... trouver son « je » dans le jeu), de récréation (re-création), afin de permettre aux participants de libérer de façon ludique une parole juste par-delà la correction lexicale ou grammaticale : on admettra les « erreurs » si elles sont perçues comme « justes » dans le fil du récit, on fera des blocages un élan vers la découverte de quelque chose d’inattendu, sensible et ressenti.
On créera par le travail en cercle et en groupe un espace de confiance dans lequel idéalement il n’y a plus qu’un partenariat de recherche. Il s’agira dès lors pour chacun de se surprendre, de se connaître un peu mieux, de transformer son inquiétude en curiosité, de faire de ses crispations un simple indicateur de son état de détente, de repérer les « interdits » (souvent auto-imposés) qui empêchent d’aller plus loin, de travailler la disponibilité, d’éveiller la curiosité et l’envie d’explorer une langue