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ChansonIl y en a que j’ai choisi parce qu’en plus d’avoir entendus je les ai rencontrés, alors ça me fait des histoires à raconter ...
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Eric Lareine
« On ne sort jamais indemne d’un spectacle d’Eric Lareine. Souffle coupé comme par un uppercut au plexus, muet et vacillant de voir ainsi nos repères brouillés, mais forcément ragaillardi d’avoir été si profondément touché, et pour longtemps… » Michel Clavel, Le Progrès
Il y a des noms comme ça qu’on entend ... François Grimaud, le violoniste de Zmala qui est sans doute le musicien sur l’archet duquel j’ai préféré déposer ou laisser surfer mes mots, m’avait à plusieurs mentioné Eric Lareine en ajoutant "Il faut absolument que tu le rencontres". Je ne l’écoutais que d’une oreille ...
Cette année, au détour d’une allée d’un Rio Loco toulousain consacré aux Balkans, j’entends une voix qui me capte comme papillon vers la flamme qui le brûlera. Lareine qui chante, accompagné par Jean-Luc Amestoy ... Rares sont les auteurs-chanteurs qui ces dernières années m’ont "bougé" à ce point.
Cette page en parle bien mieux que moi...
Clémence Massart
Il y a deux ans je jouais "en" Avignon, et je n’avais vu que peu de spectacles, tant cette atmosphère de supermarché du théâtre me pesait. Parmi ceux que j’y ai vus, il y en est un que, partant du principe qu’il vaut mieux voir quatre fois un bon spectacle qu’une fois quatre mauvais, j’ai vu quatre fois, donc. Et quatre autres fois depuis comme on dit au patron "remettez-moi ça !" : La Vieille au bois dormant.
Je ne me suis ennuyé aucune de ces 8 fois. Clémence joue, chante, et raconte le destin de cette femme "has been" qui préfère avoir été à n’avoir jamais été. Il y a des chansons des années 30, l’histoire sublime d’un recalage aux auditions de la RATP (ça existe), un extrait de Pagnol dont vous vous souviendrez longtemps, et surtout cette chose essentielle : l’envie et le plaisir d’être sur scène.
Rencontrez-là en vidéo
Paco Ibanez
Je devais avoir entre 20 et 30, j’habitais encore Paris, et d’élève chez le disquaire de mon enfance, j’étais devenu étudiant en chansons à la f(n)ac. C’est là que j’ai rencontré Paco.
Je lui ai dit que je "faisais" des chansons (car les chansons sont des choses que l’on fait, comme l’amour), il m’a invité à lui montrer dans son "atelier" du passage Molière. Et quelques semaines plus tard me voici à France Culture pour ma première vraie scène, devant 500 personnes, tremblant, et accompagné par le grand Paco.
Je pense que j’ai fait depuis beaucoup de progrès sur scènes, mais je dois à Paco mon "dépucelage" d’artiste. Merci à lui, à sa gentillesse, sa modestie, ses combats pour le beau et le juste. Paco est de ceux qui peuvent emplir seul la scène de l’Olympia ou même de plus grands théâtres. Allez le voir d’urgence s’il passe par chez vous !
Vidéo : Paco chante Brassens
Gérard Pierron
Rencontre en plusieurs temps que celle avec Gérard. Un matin au sortir du marché, l’année où je vivais à Tours. Il faisait les lumières d’Allain Leprest à Saint-Pierre des Corps (Gérard est aussi électricien naval de métier !). Puis quelques années plus tard alors que j’avais un projet de spectacle (hélas jamais abouti) sur la mémoire ouvrière. J’avais commencé à rencontrer des anciens des chantiers Dubigeon à Nantes, et puis voilà j’ai pensé à Gérard pour une mise en chansons. Nous nous sommes revus, il m’a emmené avec lui à Paris où il passait à l’excellente émission d’Hélène Hazera, Chanson Boum !, puis chez lui à la campagne.
Gérard c’est un chineur de mots. Il sait par la grâce de ses mélodies les faire entendre mieux peut-être qu’ils n’auraient été lus ... Il est facile de passer à côté du petit bijou que celui qui a l’oeil du brocanteur va remarquer. Merci à Gérard de nous dénicher ainsi des perles de poètes bons à déguster comme des "petits" vins du du terroir.
Gérard chante le vin ...
Sarclo(ret)
Son myspace
Quand j’ai connu Sarclo aux journées Georges Brassens de Sète (vers 1990), il s’appelait Sarcloret. Puis il a perdu sa dernière syllabe et est devenu familièrement : "Sarclo". Aux dernières nouvelles, son "ret" est de retour. Avec deux ou trois syllabes, Sarclo(ret) est un homme de mots. De ceux qui ont la tristesse drôle et la colère qui fait rire (mais pas de ce contre quoi elle s’encolérise).
Sarclo aussi a tendance à être de mauvaise humeur (vous me direz, quand on voit le monde, y a de quoi). Il y a quatre ans environ, il tenait encore à Genève (car Sarclo comme le gruyère est suisse) une cave dans laquelle il vendait des vins de pays et accueillait des chanteurs ... ou même, un soir, un conteur ! Il revenait du Québec où ça n’avait pas été comme il voulait, il croyait que personne ne se déplacerait pour du conte et c’était plein, il n’avait pas prévu, et du coup il a boudé toute la soirée. Tandis que nous jouions à la cave, il restait à la boutique devant son ordi, tel un enfant capricieux. Mais bon, mieux vaut un sale gamin qu’un premier de la classe.
Si vous avez quand même envie de passer une journée avec lui :
Voilà une journée bien remplie avec Sarclo... Chez lui à Lausanne, avec un concert le soir à Morges.
Allain Leprest
Allain Leprest est un grand de l’écriture de chansons depuis bientôt 20 ans. C’est aussi un grand interprète. Je ne l’ai rencontré "en vrai" que le temps d’une soirée chez l’ami Claude Lemesle, rue de l’Armée d’Orient. Il terminait juste le superbe album qu’il venait d’écrire pour Francesca Solleville, et nous l’avait fait écouter fier comme un gosse. Il nous avait aussi chanté a cappella "La Gitane" de sa voix de celui qui sait de quoi il parle ! Tout ça s’était terminé en taxi avec un brouillon de Brassens, mais c’est une autre histoire !
Vidéo : une chanson de Leprest chantée par Jehan. Paraît que c’est interdit au moins de dix-huit ans sur Dailymotion, mentez au besoin sur votre âge, on disait la même chose de Brassens il y a 40 ans. Par contre TF1 est pas interdit aux mineurs : où va se nicher la vulgarité !!!
Vidéo 2 : encore une petite bouffée de La Gitane :
Joel Favreau
Son myspace
Joel a essayé de m’apprendre la guitare. Il n’a pas réussi, et d’apprenti-chanteur je suis devenu conteur ... Mais ce n’est pas sa faute. D’ailleurs à la fin, ce n’est plus moi qui jouais de la guitare pendant les cours particuliers qu’il me dispensait, c’était lui : j’avais plus envie de l’entendre jouer sur mes chansons que de m’accompagner. Un jour, j’espère, nous remettrons ça !
Joël en plus d’avoir été une "deuxième guitare" hors pair (Brassens ne s’y était pas trompé, et Moustaki ou d’autres non plus), a composé des petits bijoux de chansons, trop peu connues hélas.
En voici une en vidéo (la vidéo date un peu mais la chanson restera hélas toujours d’actualité !) :
Les Miettes de Margoula
Alors voilà, on s’est connus un soir d’avant-première à Avignon, ça fait chic. On a regardé ensemble une demie-finale de coupe du monde en parlant un peu d’autre chose au café Vitamines que je vous conseille (toujours à Avignon), j’ai vu deux fois leur spectacle et je crois que si je le voyais 10 fois je l’aimerais chaque fois un peu plus.
Les Miettes de Margoula, c’est Clémence, Céline et Hélène, un trio féminin aussi poétique que loufoque, aussi harmonique que comique, aussi déjanté qu’enchanteur.
Christian Paccoud
Je n’ai jamais osé parlé à Paccoud. Mais l’ai vu à deux reprises au Limonaire, le bistro à vin et à chanson où il traîne souvent, et où je traînerais davantage si je n’étais pas si loin de Paris.
Paccoud me fait penser à un croisement entre le petit taureau Nougaro et Jacques Brel. Comme Nougaro il entre dans l’arène tête baissée, comme Brel il en sort après avoir tout donné. C’est un des rares artistes dont on a le sentiment qu’ils font tout un spectacle d’un seul souffle, sans même laisser aux spectateurs le temps d’applaudir - ce sera pour la fin.
Paccoud a aussi des mots et des colères justes, et un accordéon qui en plus d’avoir du souffle a du coeur !
Vidéo : une rencontre avec Paccoud...